dimanche 8 décembre 2013

Je raccroche l’iPhone pour 100 000 apps de plus

L’App Store et le Play Store comptent chacun 800 000 apps, cela ne veut pas dire qu’ils sont égaux. Le BlackBerry World contient 50 000 apps de plus que le Windows Marketplace, cela ne veut pas dire qu’il est meilleur. Mais le nombre d’apps importe moins que la présence d’un certain nombre d’incontournables, la qualité générale du catalogue, ou encore l’exclusivité de certains titres — trois avantages clairs d’Apple face à ses concurrents.

Les incontournables

La plupart des applications liées à un service important ou des petits jeux freemium — le fameux cœur de 1 000 apps indispensables — sont disponibles sur Android, qui n’a presque plus rien à envier à iOS en la matière. L’importance de l’OS de Google le rend de moins en moins contournable et motive l’effort de portage ; mieux, les sorties simultanées ou presque simultanées deviennent la règle.

La plupart des apps importantes au quotidien ou importantes tout court sont disponibles aussi bien sur Android que sur iOS : grands services web, transports, lecture différée, blogging et micro-blogging, actualités, petits jeux…

On ne peut pas en dire autant de Windows Phone, qui ne dispose par exemple pas d’une version d’Instagram alors que Microsoft possède 1,6 % de Facebook et que Nokia clame son amour de cette application très populaire. L’arrivée dans le Windows Marketplace de Tumblr il y a quelques semaines, de YouTube il y a quelques jours et de nouvelles versions de Twitter et de Facebook indique néanmoins un regain d’intérêt pour la plateforme de Microsoft.

C’est moins souvent le cas sur Windows Phone, même si la situation s’améliore.

Il reste certes énormément de chemin à parcourir tant les manques de Windows Marketplace sont flagrants, mais sans doute pas autant que ceux de BlackBerry 10. Si l’on exclut les applications Android repackagées, le BlackBerry World compte tout de même 100 000 apps, mais pas les plus importantes et les plus utiles. Et si l’on inclut les applications Android repackagées, on se retrouve devant une montagne d’applications incroyablement lentes, particulièrement peu adaptées aux BlackBerry, et sacrément plantogènes.

Les notes de ces quelques apps simples pour BlackBerry 10 sont tout aussi mauvaises que leur réalisation.

La qualité générale

La qualité des apps est trop souvent ignorée lorsque l’on compare les différentes plateformes. Oui, le client Twitter officiel est disponible à la fois sur iOS, Android, Windows Phone et BlackBerry 10 ; mais il souffre de problèmes de finition sur Android, n’est plus adapté à l’interface de Windows Phone, et assez pataud sur BlackBerry 10. On trouve de nombreuses applications pouvant le remplacer avantageusement sur iOS, un peu moins sur Android, encore moins sur Windows Phone — et pas du tout sur BlackBerry 10.

Les différences cosmétiques sont minimes, mais même sur une application aussi simple, les différences fonctionnelles sont nombreuses.

Cet exemple est emblématique de l’état des différents écosystèmes. Android dispose d’une importante logithèque, mais son degré de finition est inférieur à celui d’iOS — oubliés les raccourcis gestuels, les animations et effets, le placement au millimètre, même dans les applications de… Google ! Windows Phone tire son épingle du jeu avec des apps fluides et visuellement riches… quand elles existent. Rendre BlackBerry 10 compatible avec les apps Android n’était déjà pas une bonne idée en théorie, elle l’est encore moins en pratique.

La différence de rendu des graphismes sur un même titre entre iOS et Android est souvent flagrante. Ici, Real Racing 3 sur iPad mini et Nexus 7 (lire : Real Racing 3 : l’iPad mini « rend » mieux que la Nexus 7).

Les choses se corsent un peu plus dès que les graphismes deviennent importants. Un jeu aussi simple que Temple Run 2 n’est pas aussi fluide sur Android que sur iOS, et est surtout moins beau. Sur un titre plus exigeant comme Real Racing 3, l’écart entre Android et iOS est semblable à l’écart entre la PlayStation et la PlayStation 3 : les outils de développement et les possibilités de l’OS de Google ne sont pas à la hauteur de ceux d’Apple, et cela se voit.

L’exclusivité

On comprend donc que les indépendants développent en priorité pour iOS, qui leur fournit de meilleures conditions de travail et surtout de meilleures perspectives financières. L’App Store regorge ainsi de pépites que l’on ne trouve nulle part ailleurs, ou qui sont au mieux affublées d’un « coming soon on the Play Store ». On peut certes trouver de mauvais clones de Clear, Letterpress et Reeder sur Android — mais le fait est que les originaux sont sur iOS. Apple ne se lasse pas de les mettre en avant, car ils valorisent iOS.

Quelques clones d’apps iOS sur Android.

À l’autre extrêmité, les écosystèmes des différents acteurs ne sont pas verrouillés de la même manière. Apple ne propose aucune application sur Android, Windows Phone ou BlackBerry 10 : Mac, Apple TV, iPhone et iPad fonctionnent main dans la main en circuit fermé. Google se doit de toucher le plus de monde possible et propose donc la plupart de ses apps sur iOS — mais est aussi en position de force pour mettre des bâtons dans les roues de Microsoft. Microsoft qui est quant à elle contrainte de développer pour iOS et Android (à l’exception notable d’Office) : on peut utiliser les fonctions avancées de la Xbox aussi bien avec un Lumia qu’un Nexus ou qu’un iPhone. Sans écosystème, BlackBerry est encore une fois à l’écart.

Xbox Smartglass est aussi disponible sur Android et iOS ; Pocket Casts 4 est une exclusivité Android.

Là encore néanmoins, les choses évoluent rapidement. Le rapprochement des technologies de Windows, de la Xbox et de Windows Phone peut créer, à moyen terme, les conditions d’un cercle vertueux chez Microsoft. La qualité des apps est en hausse sur Android, grâce à un ralentissement des cycles de développement, un lourd travail d’optimisation et un effort de pédagogie autour du design des apps — sans oublier que la minorité d’utilisateurs Android prête à payer représente tout de même un marché important. On commence donc à y trouver quelques exclusivités, comme la nouvelle version de Pocket Casts, développée d’abord pour Android, et qui est aujourd’hui un des tout meilleurs podcatchers toutes plateformes confondues.

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